Merci

Un immense MERCI pour tous les messages laissés sous mes poèmes...

Ce sont autant de traces d'amitié qui scintillent au fil des jours..
.

Au fil de mes lectures (12 novembre 2016)

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Zoé bout d'Nez
Hélène Valentin

Je suis tombée amoureuse de Zoé,
peut-être parce qu'elle m'a montré le chemin magique à travers le mur de sa chambre ...
Chemin qui mène au pays où tout est possible...



"Aussi haute qu’un bout de nez, elle est l’héroïne de trois albums. Son secret : une fissure dans le mur de sa chambre qui lui donne accès à des mondes merveilleux. La nuit, elle s’amuse à imaginer que la lune et les étoiles font la ronde au plafond de sa chambre et qu’elle n’a qu’à tendre la main pour les cueillir."

Des albums avec de magnifiques dessins et des textes poétiques pour les enfants et pour tous ceux qui ont gardé un cœur d'enfant..


Allez visiter le site de Hélène Valentin
Cybellune

 

http://editions.cybellune.pagesperso-orange.fr/pzoeT1.html

 

http://editions.cybellune.pagesperso-orange.fr/pzoeT2.html


 http://editions.cybellune.pagesperso-orange.fr/pzoeT3.html


 "Zoé sait bien qu'elle a découvert un monde pas comme les autres
C'est le monde de l'autre côté de la fissure  de sa chambre.
C'est un monde dont elle ne dira jamais qu'il existe vraiment.
C'est un monde rien que pour elle.
C'est bien, c'est tout près...c'est un monde merveilleux.."


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Anne Dauphine Julliand
Deux petits pas sur le sable mouillé



Histoire de Thaïs, la princesse courage..
de son grand frère Gaspard:
"C'est pas grave la mort. C'est triste, mais pas grave."
d'Azylis, la petite soeur et de leurs parents
Thaïs vient de fêter ses deux ans, atteinte d'une maladie génétique, il ne lui reste que quelques mois à vivre.
Alors l'auteur fait une promesse à sa fille:
"Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie  dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d'amour." 
Ce livre raconte l'histoire de cette promesse et la beauté de cet amour.
Il faut ajouter de la vie aux jours lorsqu’on ne peut plus ajouter de jours à la vie. 

"Oui, l'amour a cette faculté unique d'inverser les courants, de transformer la faiblesse en force.
Ce qui est insoutenable, c'est le vide d'amour. Quand on aime et que l'on est aimé en retour, on supporte tout. Même la douleur. La souffrance..."

Des extraits:
 http://www.deuxpetitspas.com/crbst_1.html
 
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Thierry Lenain
Loin des yeux près du coeur
Il  y a des gens qui ne connaissent pas les couleurs: les gens nés aveugles.
           
 Aveugle, ce n’est pas comme lorsque vous fermez les yeux.
           Quand vous fermez les yeux et qu’on vous dit « bleu », vous voyez du bleu dans votre tête. Quand on vous dit « jaune », vous voyez du jaune.
           Les gens qui sont nés aveugles n’ont jamais vu les couleurs. Ils ne peuvent donc pas s’en souvenir.
  Votre bleu, votre jaune, votre rouge ou votre vert n’existent pas pour eux.
  Aussi , pendant que vous êtes occupés à regarder les couleurs, les gens aveugles regardent autre chose.
  Je le sais, moi qui suis aveugle.
  Aïsseta et moi, nous nous donnions la main quand nous nous promenions dans les rues, dans le parc ou au bord du canal.
  Cela la troublait que je ne connaisse pas les couleurs. Je lui avais pourtant affirmé que ce n’était pas grave, que ça ne m’empêchait ni de vivre, ni d’aimer...Elle tenait pourtant à  me les apprendre.
  Alors il y eut le jaune comme le soleil qui chauffe sur la peau, le vert comme le parfum de l’herbe mouillée le matin, le bleu comme l’océan quand tu es devant. «  Tu t’es déjà tenu devant l’océan, pour écouter les vagues et sentir le vent sur ton visage? M’avait-elle demandé. Eh bien le bleu, c’est comme çà »
  Et elle me répétait inlassablement: ça c’est jaune comme le soleil qui chauffe la peau, ça c’est vert comme l’herbe mouillée le matin et ça c’est bleu comme l’océan quand tu es devant.
  C’étaient nos couleurs. Les couleurs de notre amour.
  Aïssata disait que nos bébés seraient couleur café au lait, et que je n’avais qu’à boire du Ricoré chaud et sucré pour me faire une idée de cette couleur.
  J’ai eu trente-huit ans hier.
  J’ai écrit cette histoire pour parler d’Aïsseta à mes deux enfants. Et peut-être dans l’espoir que, où qu’elle soit , ce livre lui parvienne aussi un jour.
  Aïsseta le saura alors: pour moi, aujourd’hui encore, le jaune c’est comme le soleil qui chauffe la peau, le vert comme le parfum de l’herbe mouillée le matin, le bleu comme l’océan quand tu es devant.
  Et le noir, c’est comme la douceur de son visage au bout de mes doigts.

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Philippe Claudel
Le monde sans les enfants

 Car le problème, voyez-vous, c'est que quand on est grand, on oublie, on oublie presque tout, et on oublie surtout qu'on a été enfant.

 Dis papa c'est quoi le monde?

Le monde est une ronde de peaux et de parfums
D'écorces et de sourires
De jours et de sommeil

Dis papa c'est quoi le mal?

 C'est la bêtise des hommes qui parfois vont se perdre
Dans des sentiers de pierres
Et prennent des cailloux pour les lancer en l'air.


 Dis papa c'est quoi le ciel?

 Un espace sans ligne ni partage
une grande rêverie une nuit pleine de jour
Qui n'a ni fin ni soif

 Dis papa c'est quoi les fleurs

 De jeunes fées qui ne peuvent marcher
 Des pensées bien trop douces sorties des beaux esprits
 Les sourires colorés de tous ceux que l'on aime.

Pense à moi comme je pense à toi, car c'est en pensant aux autres qu'on les fait exister.... 


Quand je serai grande mon Papa
Tu seras vieux
Tu seras las
Mais moi
Je serai toujours
Toujours là
Tout près de toi
Tout contre toi
C'est moi alors qui te dirai
En t'embrassant dans le creux de l'oreille
Les mondes et les merveilles
Les lunes et les soleils
Te dire qu'il nous restera
A toi et à moi
Mille choses à faire
Mille choses à dire
Mille jeux de l'oie
Mille mois de mai
Mille mois de mai

Aux mois de mai ma toute belle
Je préfère mille fois ces mots de toi
Dis-les-moi, dis-les-moi à l'oreille
Ma petite si petite merveille

Quand je serai grande mon Papa
Tu seras vieux
Tu seras las
Mais moi
Je serai toujours
Toujours là
Tout près de toi
Tout contre toi
Rien ne changera
Promets-le-moi
La vie c'est une belle histoire hein Papa
Une histoire de sucre
Un vrai conte de miel
Avec des rêves
Des champs de soie
Des fées et des princesses
Des chevaux blancs
Des arbres doux
Et puis surtout
Des mois de mai
Des mois de mai
La vie c'est tout ça
N'est-ce pas mon Papa

Aux mois de mai ma toute belle
Je préfère mille fois ces mots de toi
Dis-les-moi, dis-les-moi à l'oreille
Ma petite si petite merveille

Quand tu étais un tout petit garçon
Mon Papa mon doux Papa
Pensais-tu qu'un jour
Tu serais mon Papa
Pensais-tu que le monde
Te donnerait cette joie-là
Pensais-tu que mes yeux
Seraient tes yeux à toi
Lorsque tu me regardes
Qu'est-ce-que tu vois
Te vois-tu toi
Ou ne vois-tu que moi
Tu sais que de tous les mois
Moi ceux que je préfère
Ce sont les mois de mai
Avec les fleurs
Les herbes et les nids
C'est toi c'est toi qui me l'as dit
Les mois de mai
Les mois de mai

Aux mois de mai ma toute belle
Je préfère mille fois ces mots de toi
Dis-les-moi, dis-les-moi à l'oreille
Ma petite si petite merveille
Afin que de nuit en nuit
Je te protège et je te veille
Moi ton Papa
Moi ton Papa
Bien plus heureux que mille rois


...Jaimé marche sur le chemin de la décharge
Elle tient dans sa main droite
Un grand crochet de fer
Dans sa main gauche
Le bras de son petit frère
Demain je quitterai la ville
J'aurai un bel habit très blanc
Et je rendrai visite à mon prince charmant
Jaimé fillette de six ans
Se lève bien avant le soleil
Et se couche après lui
Elle a des cheveux d'or
des yeux couleur de miel
Une peau de cuivre clair
Demain je ferai le tour de la Terre
J'aiderai toujours mon père et ma mère
Mes six soeurs et mes trois frères
Je mangerai deux fois par journaliste
J'aurai une vraie maison
De pierre de brique ou bien de bois...



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Anny Duperey
Allons voir plus loin veux-tu?



Elle se demanda si une peur qu’on veut ignorer ne peut pas prendre la forme d’une grande fatigue.
           Le temps ce précieux temps devenir une perpétuelle attente stérile-de quoi-? De rien. D’un autre vide. De la tombe…
           Le monde avait simplement perdu sa couleur, sa résonance vivante. Tout était pareil, mais assourdi, lointain, terne… Cette pesanteur, cette absence d’émotion, cette impression de glisser doucement dans un vide atone était indéfinissable, impartageable. malaise inexplicable l’isolait de tous. Elle était seule ça. Avec rien.
  Les certitudes, c’est la mort du rêve, ça te bouche les yeux, le cœur, l’horizon.
  Quand on change quelque chose d’important en soi, tout change.
  On a peur de changer car on perd ses repères, on sait pas vers quoi on va, tout bouge.
  Alors tout au fond d’elle-même, elle reconnut la peur-cette saloperie de peur, sournoise, venimeuse, qui prenait les formes déguisées de la lassitude, de la colère, de l’épuisement, de l’envie de tout laisser tomber, de fuir, qui sapait tous les courages et le cœur du bonheur… Quelle force découvrir en soi, quelle ruse  trouver pour lui échapper, l’empêcher de renaître maléfique?
  Il faudrait avoir la candeur de cette fleur offerte sans défense au soleil et aux étoiles, à la pluie bienfaisante comme aux orages, même aux pieds maladroits d’une promeneuse, et qui relevait sa corolle vers le ciel avec une humble vaillance.

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  Maxence Fermine
Neige



Neige a tout du conte initiatique, entre magie et rêveries, entre amour et mort, entre destinées et chemins croisés…
 La neige est un poème.Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers.
Un poème c'est une eau qui s'écoule. Comme une rivière.
...Je veux apprendre à regarder passer le temps.


Chaque jour de neige, il [Yuko] prit l’habitude de sortir très tôt de la maison et de marcher en direction de la montagne. Il se rendait toujours au même endroit pour composer ses poèmes. Il s’asseyait en tailleur sous un arbre et restait ainsi de longues heures à choisir en secret les dix-sept plus belles syllabes du monde. Puis lorsqu’il possédait enfin son poème, il le couchait sur un papier de soie.
A chaque jour un autre poème, une nouvelle inspiration, un nouveau parchemin. A chaque jour un paysage différent, une autre lumière. Mais toujours le haïku et la neige. Jusqu’à la tombée de la nuit.
Il rentrait toujours pour la cérémonie du thé.

Elle est blanche. C’est donc une poésie. Une poésie d’une grande pureté. Elle fige la nature et la protège. C’est donc une peinture. La plus délicate peinture de l’hiver. Elle se transforme continuellement. C’est donc une calligraphie. Il y a dix mille manières d’écrire le mot neige. Elle est une surface glissante. C’est donc une danse. Sur la neige tout homme peut se croire funambule. Elle se change en eau. C’est donc une musique. Au printemps, elle change les rivières et les torrents en symphonies de notes blanches.

En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile pour le poète, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe.



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Fatou Diomé
Mauve

Le mauve, c'est la dilution des joies et des peines, c'est la couleur du sillage de l'existence, un sillage où chaque rêve donne le "la" à la vie. 


Fatou Diomé, écrivain, et Titouan Lamazou, peintre, photographe et navigateur, s'allient dans ce livre aux tons pastel à travers plusieurs textes : Saison mauve ; L'or mauve ; Mauve, la réfutation ; Le châle mauve...


« Mauve, l'orée du monde pour le voyageur
que personne n'attend.
Mauve l'identité :
je cherche mon pays
là où les bras fusionnent
pour donner l'encre mauve
qui dit l'incandescence et la douceur,
la brûlure d'exister et la joie de vivre. »
Sous les plis de sa robe, la mer, amère mer, l'eau-gresse, piège, traque, assaille, et dévore en silence.
 Le  théâtre intérieur regorge de tout ce qui manque à la vie. Dans les palais rêvés, le gueux est un seigneur et mille pierres précieuses sertissent les couronnes que nous ne porteront jamais. les pensées sont chatoyantes quand la réalité fait grise mine.
Mauve le pardon impossible puisque la mémoire de la douleur jette du rouge sur le bleu de chaque joie.
Mauve , l'encre qui fusionne l'avant et l'après pour peindre une même vie.
Avec un peu d'amour, on peut désaltérer la terre entière.

Mauve, la vie puisqu'elle sera toujours un tableau peint sur la mémoire.

Rouges, les vagues de la passion
Bleues , les vagues du blues
Mauves, les nuits solitaires
Quand la nostalgie dévore la volonté d'oublier.

Mauves les soirs d'exil où les ports défilent au fond des yeux.

Le départ est le seul horizon offert à ceux qui cherchent les mille écrins où le destin cache les solutions de ses mille erreurs.
Partir, vivre libre comme une algue de l'atlantique.


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François Ceresa
(Moume)



La vie n’est pas dans la durée.
Il n’y a que l’instant qui soit éternité.


« Je veux revoir le passé, le soleil d'Antibes et les tilleuls de Mailly. Moume, j'écris ce livre pour ne 
jamais oublier ceux qui partent trop tôt, toujours trop tôt. Comment faire autrement? Je voudrais te 
dire que je t'aime pour avoir  trop souvent oublié de te le dire de ton vivant. Puisqu'une sotte pudeur 
nous enjoint de ne pas parler, autant l'écrire noir sur blanc. C'est un peu tard. Mais je veux que tu 
revives éternellement sous ma plume qui n'est qu'une plume en perdition. Je veux revoir ton sourire 
de Normandie quand la mer moutonnait près du Home. Je veux tout simplement me souvenir. » Avec 

Moume, François Cérésa rend hommage à sa mère disparue.
  A 4  ans, on ne regarde pas: on s’évade, on s’évapore, on danse avec les brumes.
         C’est ça, les lieues. Des parfums et de l’ingratitude.
           Les photos sont des fleurs bizarres, des immortelles qui boivent nos regards.
          On passe une  partie de sa vie à ne pas se souvenir et une autre à ne pas oublier.
    La mémoire, cette fermentation de souvenirs qui se transforment autant qu’ils conservent.
  Dans la vie, nos paroles sont des improvisations et nos actes des étourderies. Nous dépendons de l’improbable.
   ...Capri n’était jamais fini, il y avait le ciel, le soleil et la mer, on fabriquait des marionnettes avec de la ficelle et du papier….la bohême et les copains d’abord… Avec Jean-Ferrat, nous aragonisions sur la montagne… Tu pouvais nous ouvrir cent fois les bras, c’était toujours la première fois.
    J’ai connu une France à la Jules Ferry, sans repentir et jeux vidéos, une France d’encre bleue et de blouses grises, de draps à l’ancienne et de veillées autour du feu… Une France qui nous murmurait les contes et légendes d’autrefois….Que de temps écoulé depuis cette époque. J ‘ai parfois l’impression d’avoir cent ans.
    Elle faisait les choses à fond, les agréables comme les autres, vivant parfois au jour le jour, mais ne profitant pleinement de l’instant présent qu’au passé.
    L’âge ingrat est incongru. Non seulement, j’exaspérais ma mère, mais en plus mon innocence la culpabilisait. Elle à qui on a volé l’adolescence, je lui volais son autorité.
L’adolescence est le plus vieux désespoir du monde.
   Je reprochais aux grandes personnes de vivre sans illusion, car j’ignorais que c’était le secret du bonheur, et je raillais leur apparente gaîté, car je ne savais pas que c’était la forme la plus aimable du courage.
    Face à mes révoltes, elle se plaignait que je ne respectais rien, ni l’adolescente qu’elle avait été ni la vieille maman qu’elle n’était pas encore.
    Dans l’extase de la capitulation, on humilie sa passion. L’hystérie de l’éternité n’est qu’une hystérie. On apprend la douleur et la mesure de nos tourments. On apprend l’océan de nos larmes. On apprend à ne plus rire.
   Tout est illusion, nous ne sommes que poussière.

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Jacques Salomé
Les mots


Quelques mots déposés,
envolés,
n'ont l'air de rien,
des petits vents,
des petits sons...
Qui s'enracinent loin en nous!
Des mots de quelques lettres
accrochés ensemble
et on reste là,
suspendu au milieu de ses émotions,
en attente de tout...
Les mots ont cette vocation
d'ouvrir le cœur
et de prolonger le temps,
bien au-delà d'une existence.

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J'aurais voulu être professeur de vie

Il n’est pas facile de cerner, dans tous les tâtonnements et les errances d’une vie,
les démarches clés qui permettent d’accéder au meilleur de soi.
Il n’est pas aisé d’entretenir vivace la sève du respect envers sa propre personne.
Tout ceci est peut-être vrai, mais cela ne doit pas nous empêcher d’essayer.
J’aurais voulu être professeur de vie.
J’aurais appris aux enfants, aux adultes aussi tout ce qui n’est pas écrit dans les livres.
Je leur aurais appris les choses délicates et précieuses de la vie :
qu’un amour entretenu ne s’use pas, que la seule liberté qui vaille la peine d’être vécue est la liberté d’être, qu’il est important de prendre le temps pour regarder la fuite ou l’immobilité d’un nuage,
pour suivre le vol d’un oiseau,qu’il est possible de se laisse surprendre par l’infini vivance des choses de la vie.
J’aurais tenté de leur faire découvrir :
qu’il est vital d’apprendre à s’aimer,à se respecter, à se définir,
qu’il est encore plus important de ne pas se laisser enfermer par les jugements négatifs,
de résister aux rumeurs, de ne pas se laisser polluer par les messages toxiques
qui peuvent venir de ceux qui prétendent nous aimer ou mieux savoir pour nous.
J’aurais semé en eux le goût de la curiosité
pour ne pas se laisser entraîner par les idées toutes faites,
par les modes ou de rester immobilisé par les conditionnements qui s’imposent insidieusement.
J’aurais essayé de leur apprendre à remettre en cause leurs croyances
quand elles sont devenues des certitudes terroristes,
pour laisser plus de place à l’imprévisible de la vie ».
Professeur de vie, quel beau métier à inventer.

Source: Jacques Salomé – N’oublie pas l’éternité – Albin Michel 2005

  

 Il est possible de vivre

Il est possible de vivre
des commencements et des naissances
sans se faire de mal
sans entrer dans les blessures d'autrui

Il est possible de commencer
à naître plus proche à nouveau avec soi-même
De se reconnaître dans le rêve, dans la tendresse
dans le partage des mots.

quand l'impossible
par l'écoute
et le regard de l'autre
se transforme en possible
Merveille!


Supplique d’un enfant à ses enseignants

Apprenez-nous l’enthousiasme,
Enseignez-nous l’étonnement de découvrir.
N’apportez pas seulement vos réponses,
Réveillez nos questions,
Accueillez surtout non interrogations.
Appelez-nous à respecter la vie.
Appelez-nous à échanger,
A partager, à dialoguer.
Enseignez-nous les possibles
De la mise en commun.
N’apportez pas seulement votre savoir,
Réveillez notre faim d’être.
Accueillez nos contradictions
Et nos tâtonnements.
Appelez-nous à grandir dans la vie.
Apprenez-nous le meilleur de nous-mêmes.
Enseigner-nous à regarder,
A explorer, à toucher l’indicible.
N’apportez pas seulement du savoir-faire,
Réveillez en nous le goût
De l’engagement, des responsabilités.
Accueillez notre créativité
Pour baliser un devenir.
Appelez à enrichir la vie.
Apprenez-nous la rencontre avec le monde,
Enseigner-nous à entendre
Au-delà des apparences.
N’apportez pas seulement
De la cohérence et des bribes de vérités,
Eveillez en nous la quête du sens.
Accueillez nos errances et nos maladresses,
Appelez-nous à entrer dans une vie plus ardente.
Devenez plus fiables en prenant au sérieux nos rêves.
Rangez vos critiques et vos jugements.
N’opposez pas d’obstacles,
Aidez-nous à les dépassez.
Il y a  urgence vitale.
C’est possible de nous rencontrer ainsi.

Jacques Salomé

L'amour
c'est aussi se découvrir
en écoutant chanter
des mots
qui sont encore
à inventer.

Jacques SALOME

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 Paul Coelho
Makbud

Nous sommes des artistes de la vie.Un jour nous donne de l'argile pour sculpter,
un autre des pinceaux et une toile, ou une plume pour écrire.
Mais nous ne pourrons jamais utiliser l'argile pour peindre les toiles, 
ni la plume pour réaliser des sculptures.
A chaque jour son miracle.
Acceptez les bénédictions, travaillez et créez aujourd'hui vos petites œuvres d'art.
Demain, vous recevrez de nouveaux outils!

Ce n'est pas le marteau qui a rendu ces pierres si parfaites, 
mais l'eau, avec sa douceur, sa danse et sa chanson.
Là où la dureté ne fait que détruire, la douceur parvient à sculpter

L'important demeurera, l'inutile disparaîtra. 
Mais que chacun se contente de juger ses propres conquêtes: 
nous ne sommes pas juges des rêves de notre prochain.
Pour avoir foi dans notre propre chemin, 
il n'est nul besoin de prouver que celui de l'autre n'est pas le bon.
Celui qui agit ainsi n'a pas confiance en ses propres pas.
 
De peur de rapetisser, nous oublions de grandir.De peur de pleurer, nous oublions de rire.

Le poète John Keats donne une défnition de la poésie que nous pouvons entendre, si nous le voulons, comme une définition de la vie:
"La poésie doit nous surprendre par son excès délicat, et non parce qu'elle est différente. 
Les vers doivent toucher notre frère comme si c'étaient ses propres mots, comme s'il se souvenait de quelque chose que, dans la nuit des temps, il connaissait déjà dans son coeur.
La beauté d'un poème n'est pas dans la capacité qu'il a de faire plaisir au lecteur. La poésie est toujours une surprise, capable de nous couper la respiration à certains moments. Elle doit demeurer dans nos vies comme le coucher de soleil: miraculeux et naturel en même temps."

De toutes les puissantes armes de destruction que l'homme a été capable d'inventer, la plus terrible, et la plus lâche, est la parole.
La parole peut détruire sans laisser de trace...

Aujourd'hui, quelque part, un trésor vous attend. Ce peut-être un petit sourire, ce peut-être une grande conquête, peu importe.
La vie est faite de petits et de grands miracles. Rien n'est ennuyeux, car tout change constamment. L'ennui n'est pas dans le monde, mais dans la manière dont nous voyons le monde. 

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Rabindranath Tagore
(L'offrande lyrique)
  
Que je fasse de ma vie une chose simple et droite, pareille à une flûte de roseau 
que tu puisses emplir de musique...

La nuit est noire, comme l'ardoise Ne laisse pas les heures s'écouler dans l'ombre.
Anime avec ta vie la lampe de l'amour

Le bouton qui fleurit désire la nuit et la rosée, mais la fleur éclose crie vers la lumière qui délivre.

C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance
à des formes sans nombre dans le ciel infini.
C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile
et
qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluviosité de juillet.
C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies 
dans les demeures humaines et, 
de mon cœur de poète,
c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons.

Je dormais...Et je rêvais que la vie n'était que joie.
Je m'éveillai...et je vis que la vie n'était que service
Je servis...et je compris que le service était Joie

L'âme du poète danse et plane, sur les vagues de la vie parmi les voix des marées et des vents....

Étends ta main à travers la nuit, que je la tienne et l'emplisse, et la garde; 
fais que je sente son étreinte, dans la solitude du chemin qui s'allonge.


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Serdar özkan

(La rose retrouvée)

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-Tant que le temps coule, l'avenir qui nous émerveille tellement  n'est rien d'autre qu'un passé vierge....
- ....Un jour situé dans l'avenir devient 
le passé par rapport au jour qui suit. Et ce jour suivant va  fatalement arriver parce que le temps coule... Donc, chaque jour que nous considérons comme "futur"  n'est, en réalité,qu'un passé à "retardement". Un passé que le temps n'a pas encore touché....
-Tout ce dont tu as besoin pour être unique, c'est d'être toi-même
- Il y a un moi à l'intérieur de moi, enfoui au fond de moi
-Les rêves sont le levain de la réalité "Les roses ont une voix divine. Elles te tirent hors de toi-même, te transportent dans un autre monde et te ramènent auréolée de leur parfum. Ce parfum ne vient pas des roses mais de l'intérieur de toi. " Serdar Ôzkan  (La rose retrouvée)
Antoine de St Exupéry
(Le petit prince)
Illustration: un dessin fait en 1979 d'après l'illustration de St Ex.... (extrait du 33tours avec Gérard Philippe)